
Superstitions, E. Cooper
Superstitions, de Ellison Cooper (USA), Cherche Midi, 2021
Synopsis :
Dans la lignée de Fred Vargas, le nouveau roman de l’auteure de Rituels et de Sacrifices.
Washington. Lorsque le corps d’une adolescente est retrouvé dans une mise en scène qui laisse penser à un meurtre rituel, le FBI fait appel à Sayer Altair, experte en religions anciennes. Celle-ci constate que le tueur s’est inspiré pour sa cérémonie macabre d’anciens textes funéraires égyptiens, semblables à ceux recueillis dans Le Livre des morts. Elle en est persuadée, d’autres meurtres vont suivre. Et elle a raison. S’engage alors une course contre la montre – et contre la mort – pour essayer de comprendre et d’anticiper les mouvements d’un assassin particulièrement retors.
Après Rituels et Sacrifices, Ellison Cooper mêle à nouveau meurtres, occultisme et superstitions, et nous plonge cette fois dans l’histoire de l’Égypte ancienne, ses rites et sa mythologie. Un thriller érudit, noir, plus captivant que jamais.
Avis : 4.6/5
Personnages : 5/5
Décors : 5/5
Trame : 4/5
Emotion : 4/5
Globale : 5/5
Dernier roman en date d’Ellison Cooper et sa saga dédiée à l’agent du FBI Sayer Altair. Avec la qualité des deux précédents opus, il fallait forcément s’attendre à quelque chose de puissant. Après 400 pages, on ne peut que constater le brio de l’auteure.
Dans Superstitions, l’agent Altair doit faire face sur plusieurs fronts. Tout d’abord, l’enlèvement de 24 ados par un profil de tueur très atypique. Elle trouve l’aide de ses fidèles alliés ainsi que d’un spécialiste en égyptologie ancienne, car le premier corps suggère un rituel bien précis. Malheureusement, les cadavres s’empilent rapidement et l’enquête piétine avec des retournements de situation improbables.
Ensuite, Sayer a du grain à moudre d’un point de vue personnel. Elle se sent épiée, suivie et traquée ; à raison. Là encore, Ellison Cooper ne fait pas dans la dentelle et n’épargne rien ni personne, quitte à balancer aux oubliettes un éventuel « happy end ».
Dans le final, les deux affaires se réunissent pour offrir un spectacle à couper le souffle. Dans l’ombre se tient toujours une fameuse personne…
Un sujet 037 en coulisse
Si l’on décide d’ignorer un instant l’aspect policier mêlé aux neurosciences et le côté ésotérique, on osera mettre en évidence un point très précis : le sujet 037 ! Le fil rouge de la saga nous invite encore à progresser dans la relation entre Sayer et ce sujet d’étude prometteur, un psychopathe prosocial bien intégré à la société et apte à gérer son narcissisme, son manque d’empathie et son désintérêt pour autrui. L’homme, toujours anonyme selon les termes de l’étude, se fait pressant et semble de plus en plus proche de Sayer. On le savait déjà et il le confirme à nouveau, son statut a Washington DC se situe bien haut dans la pyramide. Dans Superstitions, leurs échanges demeurent aussi sporadiques qu’intenses. 037 aidera à nouveau Sayer contre sa volonté, s’immisçant dans son affaire et au-delà.
J’ai apprécié leurs passes d’armes verbales, la manière qu’ils ont d’éluder le superflu, d’aller à l’essentiel. Et toujours le ton grinçant du psychopathe qui possède les qualités requises pour représenter un marionnettiste.
L’enfer de Sayer
Tout lecteur fidèle à Ellison Cooper le sait, l’agent Sayer Altair n’est pas épargnée dans ses romans, autant physiquement que mentalement. Ici, j’ose l’expression, elle va « en chier » plus que d’ordinaire, contrainte à vivre des situations dantesques, à ruminer, à perdre et à étudier en profondeur la définition de « victoire à la Pyrrhus. Sayer représente l’héroïne et la victime, une femme forte et sensible, accrocheuse et écorchée. Un être humain normal dont chacun saura s’inspirer.
Plus que jamais, si vous ne connaissez pas cette saga, il est temps de prendre le wagon en marche !

Killer kills Killers, D.-P. Desgagné

Shalom Berlin, M. Wallner
Vous aimerez aussi

L’île au secret, R. Jónasson
13 avril 2020
Tu tueras l’Ange, S. Dazieri
22 août 2017
Un commentaire
Ping :