Killer kills Killers, D.-P. Desgagné
Killer kills Killers, de Danny-Philippe Desgagné (CAN), Les Editions du 38, 2021
Synopsis :
Dans une métropole nord-américaine, le corps atrocement mutilé d’un homme est découvert dans la cour arrière d’une épicerie de quartier. Trois autres assassinats, tous plus violents les uns que les autres, s’enchaîneront dans un temps record. Toutes les victimes, uniquement des hommes, sont assassinées selon des modes opératoires reposant sur des mises en scène d’une horreur absolue. Il n’en faut pas plus pour que le mot serial killer soit lâché.
Sepp Ganser, enquêteur chevronné à la criminelle, est temporairement séparé de son coéquipier Gabriel Sykes et contraint de faire équipe avec la profileuse Hélène Laffont. L’hypothèse qu’avance cette dernière repose sur la théorie que les victimes sont elles-mêmes des tueurs en série. Tués comme ils tuaient leurs victimes.
Les primaires battant leur plein, Ganser est conscient qu’il ne peut se dérober aux exigences politiques. Les deux protagonistes, que tout sépare, acceptent de faire un compromis : trois semaines ensemble. Passé ce délai, si rien n’est résolu, Ganser retourne à ses vieilles habitudes.
Mais la réalité est à mille lieues de tout ce qu’ils pourraient imaginer. Leur ville est l’hôte d’une Konvention (avec un K comme Killer), devant se tenir sur cinq jours. Cinq jours durant lesquels tout est permis, même l’inimaginable. Même la possibilité qu’un des participants soit un tueur de tueurs.
Et même la possibilité que Ganser et Laffont soient eux-mêmes conviés à cette Konvention…
Avis : 4.4/5
Personnages : 5/5
Décors : 4/5
Trame : 4/5
Emotion : 5/5
Globale : 4/5
Un titre plus qu’accrocheur, un synopsis mettant en lumière l’horreur qui attend le lecture et voilà que j’ai plongé dans ce roman très audacieux.
Le livre est découpé en deux parties.
Dans la première, on découvre un tueur en série qui élimine d’autres tueurs en série selon leurs méthodes. Un enquêteur, Ganser, et une profileuse, Laffont, doivent impérativement résoudre cette énigme sous peine de vengeance sans précédent. Quoi de mieux d’intégrer donc la Konvention, confrérie où se réunissent les meilleurs serial killers quelques jours tous les cinq ans ?
Durant la seconde partie, on suit la traque des têtes pensantes de cette Konvention avec un Ganser méconnaissable…
De l’effroyable réalisme
Impossible dans Killer kills killers d’en tirer une scène tant le choix est large
Il fallait donc opter pour une thématique et là, on tombe forcément sur le phénomène du macabre. Ce thriller est parsemé de morts, certes. Mais la violence utilisée, les descriptions dépeintes, le calme déroulé par ces psychopathes ont de quoi faire frémir. L’hôte de la Konvention demeure de marbre face aux pires crimes, semble à l’aise avec des intestins pendouillant ou un corps dont on a retiré toute la peau à vif. Ganser et Laffont déambulent parmi ces gens pour qui l’empathie n’existe nullement, voyant petit à petit leur propre humanité s’effriter.
Une traque dantesque
La vraie traque se développe dans la seconde partie avec une course effrénée vers Overkill, l’hôte, et surtout pour dénicher la vraie tête pensante régissant cette confrérie. Une petite surprise attend le lecture avec l’identité du Big Boss.
Si vous devez lire ce bouquin, sachez que le rythme devient vital, suffocant, à s’époumoner en faisant tourner les pages. Desgagné réalise ici une véritable descente aux Enfers avec un Ganser métamorphosé et bien décidé à ne plus reculer, le tout avec une équipe très spéciale. Un brin d’humour, un peu de torture et hop, tout s’enchaîne encore, des têtes tombent, des balles pleuvent et du sang gicle.
Pour les amoureux du genre ou les passionnés de tueurs avides de victimes, Killer kills killers à tous les atouts pour devenir un livre de chevet.