
Labyrinthes, F. Thilliez
Labyrinthes, de Franck Thilliez (FR), Fleuve Editions, 2022
Synopsis :
Une scène de pure folie dans un chalet. Une victime au visage réduit en bouillie à coups de tisonnier. Et une suspecte atteinte d’une étrange amnésie. Camille Nijinski, en charge de l’enquête, a besoin de comprendre cette subite perte de mémoire, mais le psychiatre avec lequel elle s’entretient a bien plus à lui apprendre. Car avant de tout oublier, sa patiente lui a confié son histoire. Une histoire longue et complexe. Sans doute la plus extraordinaire que Camille entendra de toute sa carrière.
« Tout d’abord, mademoiselle Nijinski, vous devez savoir qu’il y a cinq protagonistes. Toutes des femmes. Écrivez, c’est important : « la kidnappée », « la journaliste », « la romancière », « la psychiatre »… Et concentrez-vous, parce que cette histoire est un vrai labyrinthe où tout s’entremêle. La cinquième personne sera d’ailleurs le fil dans ce dédale et, j’en suis sûr, apportera les réponses à toutes vos questions. »
Frédéric Fontès
Avis : 3.2/5
Personnages : 4/5
Décors : 5/5
Trame : 2/5
Emotion : 2/5
Globale : 3/5
Un one-shot de Thilliez, j’estime que c’est toujours bon à prendre. Après le fameux Sharko et 1991, l’auteur avait réussi avec magestria à élever le niveau. Dans de très nombreuses critiques de Labyrinthes, je notais qu’on prédisait aux lecteurs une aventure à retourner le cerveau, à noyer les neurones d’informations dans tous les sens. Pour ma part, malheureusement, l’enthousiasme s’est tu très rapidement.
On suit les péripéties de plusieurs femmes. Avec la « kidnappée », c’est une jeune fille à qui l’on a imposé des sévices psychologiques abominables. Pour la « journaliste », c’est une femme qui reçoit de mystérieux indices la menant jusqu’à un snuff des plus macabres. La « psychiatre » s’est réfugiée hors de ce monde, loin des ondes que son corps ne supporte plus. Enfin, la « romancière » est une sorte de Mme Irma qui a des visions du futur et les pose en roman. On signale pourtant cinq femmes et là, ça coince déjà.
Pour un lecteur peu habitué à ce type de thriller ou même à du Thilliez, la mayonnaise peu prendre avec facilité. Pour un amoureux du genre ayant écumé l’auteur, désolé, il en fallait bien plus.
L’horreur de la kidnappée
Les parties traitant du sort de la pauvre kidnappée m’ont particulièrement marqué. Ce n’est pas la violence physique ou verbale qui suinte entre les pages, mais une lente et profonde torture psychologique. Que cela arrive à une jeune fille n’en demeure que plus terrible.
Et pourtant, elle trouve le courage nécessaire pour garder la tête hors de l’eau, rester au contact du monde et ne pas sombrer dans une folie qui la tuerait à petit feu. Face à son geôlier, elle fait fi de leurs différences, lui impose sa force de caractère, lui fait bien comprendre que non, jamais il ne la brisera. Son agonie force le respect et on ne peut que la plaindre de voguer dans son labyrinthe si sinueux.
Un Franck Thilliez moyen
Trop d’indices qui sautent aux yeux, dissimulés avec peu de finesse. Des informations qu’on recoupe trop facilement, amenant un lecteur attentif à démêler aisément les pelottes de fil d’Ariane pondues ci et là par Thilliez. Manque de surprise, de nouveautés. Personnellement, ce thriller ne m’a que moyennement plu. Il va sans dire que la qualité de l’écriture de Thilliez ne change pas d’une once de ses habitudes et qu’il parvient à bien mener son récit et, sans doute, à opérer des claquages cérébraux à nombres de ses lecteurs. J’aurais aimé être de ceux-là, sincèrement.
Le menu de Labyrinthes ? Prenez les films « Identity », « Dédales » et « 8mm » et saupoudrez le tout de Le Passager de Grangé. Etalez sur 400 pages ; à table !!!

Dans les brumes de Capelans, de O. Norek

Sel, J. Adler Olsen
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