sel jadlerolsen

Sel, J. Adler Olsen

Sel, Jussi Adler-Olsen

Sel, de Jussi Adler Olsen (DK), Albin Michel, 2022

 

Synopsis :

En replongeant dans une affaire non résolue datant des années 1980, Carl Mørk et l’équipe du Département V découvrent avec stupeur que depuis trente ans, un tueur particulièrement rusé choisit avec une régularité effrayante une victime et l’élimine en déguisant ce meurtre en accident ou en suicide. À chaque fois, sur le lieu du crime, un petit tas de sel. Sur fond de restrictions sanitaires dues au Covid-19, Mørk et ses acolytes se lancent dans une enquête dont ils n’imaginent pas l’ampleur.

Un thriller au cordeau par le virtuose danois Jussi Adler-Olsen, qui explore dans un roman aussi intelligent que politique l’éthique et le sens moral. 

 

Avis : 4.8/5

Personnages : 5/5
Décors : 5/5
Trame : 4/5
Emotion : 5/5
Globale : 5/5

 

Si avec Victime 2117, Jussi Adler-Olsen frôlait la réalité du moment avec les migrants du Moyen-Orient, il a placé Sel en pleine pandémie COVID à la fin de 2020. Autre ambiance, autre niveau d’écriture également.

Carl, Assad, Rose et Gordon reprennent du service avec le déménagement non sans effet du Département V. Loin de chômé, l’équipe se voit remettre une mission par leur supérieur avec une vieille enquête qui lui pourrit encore la vie aujourd’hui. Rapidement, d’autres éléments tombent, on émet la supposition qu’il puisse s’agir d’un tueur en série. Puis un lien direct avec une enquête actuelle élargit leur éventail de possibilité ; le compte à rebours est désormais lancé. Pour compliquer la situation, les restrictions sanitaires minent leurs efforts, avant que le passé n’attrape un Carl dans de très sales draps.

Neuvième roman dédié au Département V, neuvième succès irréfutable justifiant pleinement les diverses disctinctions reçues par l’auteur. Avec Sel, un grain de philosophie, le sens moral, et un brin religieux.

 

Carl Mork dans la douleur

En temps normal, on s’habitue à l’oisiveté de Carl, à son flegme et son manque d’assiduité au travail. Ici, il ne déroge pas à sa règle d’en faire le minimum. C’est lorsque l’affaire s’accélère que l’inspecteur fait vrombir son moteur diesel !

Pour lui compliquer la tâche dans Sel, la très vieille affaire dite du “Pistolet à clou” le rattrape. Hardy, son fidèle ex-collègue, se soigne en Suisse et le voilà seul face à des emmerdements qu’il n’a – pour une fois – pas cherchés. Avec le soutien indéfectible de Mona, sa compagne, et du Département V, Carl navigue à l’aveugle, un chasseur chassé, un chronomètre qui tourne trop vite et une issue tragique en bout de chemin.

 

Adler-Olsen, une valeur sûre

La trame qu’a définie Adler-Olsen a ceci de diabolique qu’elle part dans diverses directions sans que l’on puisse réellement distinguer le point de départ. L’auteur joue à merveille sur divers tableaux ce qui ne permet à aucun temps mort de ralentir la lecture. L’écriture est parfaite, on continue à manger des métaphores de chameau avec un grand Assad et on ne remarque même pas les 550 pages. 

Le seul regret que je pourrais avoir avec Jussi Adler-Olsen ? Avoir déjà épluché toute sa bibliographie ! Car quel serait mon bonheur si je devais débuter aujourd’hui cette énorme saga dédiée au Département V ! Si vous n’avez jamais tenté cet auteur, sachez qu’il n’est pas trop tard pour pénétrer dans son univers diabolique.