Des ailes d’argent – La vengeance d’une femme est douce et impitoyable, Tome 2, C. Läckberg
Des ailes d’argent – La vengeance d’une femme est douce et impitoyable, Tome 2, de Camilla Läckberg (SW), Actes Sud, 2020
Synopsis :
Faye mène la belle vie à l’étranger. Sa société Revenge est plus florissante que jamais et son ex-mari infidèle se trouve derrière les barreaux. Mais au moment où elle pense que tout est rentré dans l’ordre, sa petite bulle de bonheur est de nouveau menacée. Revenge est sur le point de s’implanter aux États-Unis lorsqu’elle découvre que de nombreuses actions sont vendues dans son dos, mettant en péril l’existence même de l’entreprise. Contrainte de retourner à Stockholm, Faye risque de voir l’oeuvre de sa vie s’effondrer. Et pour couronner le tout, les fantômes inexorables de son passé semblent encore loin d’avoir étanché leur soif de sang. Avec l’aide d’une poignée de femmes triées sur le volet, elle va désespérément tenter de sauver ce qui lui appartient – et la vie de ceux qu’elle aime.
Après l’impitoyable Cage dorée, Camilla Läckberg clôt son diptyque trépidant avec un thriller qui fait funestement écho au destin de tant de femmes. Dans un monde régi par la perversité de l’homme, Faye est de nouveau sur le pied de guerre et sa vengeance sera terrible.
Avis : 2.8/5
Personnages : 3/5
Décors : 4/5
Trame : 2/5
Emotion : 2/5
Globale : 3/5
Le diptyque La vengeance d’une femme est douce et impitoyable prend fin avec ce tome 2. Franchement, j’en suis ravi ! Ravi, car je n’aurai pas à m’infliger un tome 3 de ce genre… Quelle joie d’avoir terminé Des ailes d’argent !
Certains personnages reviennent et on les avait déjà aimés ou détestés dans La cage dorée.
Faye, la figure centrale, censée être l’héroïne m’a tellement irrité. Aucune émotion, une croqueuse de diamants, perverse, autoritaire, tricheuse, alcoolique et adepte des partouzes. A ses côtés, Kerstin, son assistante toujours droite dans ses bottes, travailleuse et dévouée.
Faye va rencontrer par hasard un bel Apollon, David. Drôle, riche, non-invasif et à l’écoute, cet entrepreneur aura les atouts pour ébranler celle qui se méfie de tous les hommes.
Ylva et Alice se verront également attribuer des rôles-clés. Un peu fofolles, loufoques, provocatrices et très malicieuses, il serait dommage de vous dire laquelle sera alliée ou ennemie de Faye étant donné leur passé commun.
Personnage secondaire qui vient mêler son grain de sel, l’enquêtrice Ingvarsson qui s’acharne sur Faye, sur son passé, sur le meurtre de son mari Jack sur leur fille Julienne. J’aurais aimé davantage la voir.
Les deux personnages centraux des flashbacks, eux, paraissent nettement plus travaillés, humains et forcément sympathique/antipathique. Une jeune fille de 13 ans, pétrifiée par le comportement violent de son père sur sa mère, recroquevillée sur elle-même. A ses côtés, son grand frère Sebastian qui souffre également, avant de devenir le plus lâche possible. Mathilda m’a touché, et c’est la seule. Elle va réellement me manquer avec ses pensées, son drame, ce qui en découlera.
Camilla Läckberg nous fait un peu voyager. On part de l’Italie, on poursuit sur Stockholm qui sera le lieu principal du roman, et quelques excursions aux Pays-Bas et en Espagne. On aperçoit les différences d’endroits, les détails ne manquent pas, rendant le texte immersif.
Fjällbacka occupe aussi un grand rôle et là encore, les lieux vivent sur les lignes pour notre plus grand bonheur.
La trame ressemble fortement au tome 1, si l’on inverse les rôles. Cette fois-ci, c’est l’entreprise de Faye que se trouve en difficulté. Au fil des pages, « Revenge » va vaciller, se faire malmener. Pour compliquer la vie de Faye, on comptera sur l’évasion de son mari Jack, de l’enquêtrice Ingvarsson, ainsi qu’un amour naissant. Pour pimenter le récit, des scènes de sexe torrides, bien détaillées, de l’alcool à profusion et même d’autres produits. L’histoire peine à avancer, on voit bien la finalité désirée par l’auteure, alors on se laisse guider dans ce monde financier, dans ces marques de créateurs, dans ces millions qui tombent du ciel. Dieu que c’est long alors qu’aucune surprise ne parvient à tout chambouler ! Même la fin laisse… sur la faim.
Le féminisme à gogo accable sans arrêt tout ce qui est masculin, ne cherchez pas un homme bien ou bon dans ce roman. Au lieu de prôner une éventuelle égalité des sexes logique, l’auteure imprime une totale inversion ici ; les hommes ont marché longtemps sur les femmes, à présent, les femmes leur marchent dessus. Voilà tout, la vengeance est proclamée !
Seul point positif à relever : les flashbacks. Là, on a la vraie Camilla Läckberg, celle qui nous a enchantés avec son duo Falck/Hedström. Ces chapitres, il faut le noter, se démarquent totalement du reste du récit.
Le monde bling-bling du roman et la faiblesse de couleurs des personnages rendent bien des pages apathiques, plates sinon creuses. Quelques émotions parsèment les presque 400 pages : l’effarement, la bêtise, la cupidité, la colère, le sadisme, l’irritation, l’ennui ou encore le mépris.
Clairement, Camilla Läckberg a largement échoué dans sa mission.
Malgré une qualité de plume incomparable et envoûtante, la Reine du polar du Royaume de Suède vient de balancer successivement trois romans qui vont de Charybde en Scylla. Est-ce l’univers de la haute finance ? Les mondanités ? La thématique récurrente ? Aucun idée précise. Par contre, j’attends avec plaisir un nouveau roman de Camilla Läckberg.