L’heure du diable, P. Bauwen
L’heure du diable, de Patrick Bauwen (FR), Albin Michel, 2020
Synopsis :
Le lieutenant Audrey Valenti enquête sur le meurtre d’une jeune femme dont le corps a été retrouvé la nuit d’Halloween, encastré à l’avant d’un train.
Le docteur Chris Kovak, quant à lui, est toujours la proie de ses addictions et pratique la médecine en téléconsultation. Il est contacté par le Chien, un tueur impitoyable à qui il a déjà eu affaire par le passé.
dans le monde.
Avis : 4.6/5
Personnages : 5/5
Décors : 5/5
Trame : 4/5
Emotion : 4/5
Globale : 5/5
Episode final de cette merveilleuse trilogie de Patrick Bauwen avec des révélations qu’on attendait de pied ferme !
Christian Kovak n’est plus le sérieux médecin urgentiste ; pas même l’ombre de lui-même. Il soigne en effet son agoraphobie à grands coups de médicaments, de drogues et d’alcool. Contre vents et marées, il finit enfin par se reprendre et c’est bien lui à nouveau qui va démêler l’histoire.
Toujours en parallèle, l’équipe de flics de l’Evangile : Batista, peu présent, Luz, Blériot, Penneroux, Wang et enfin Valenti. Parmi eux se terre Le Chien, redoutable tueur sans scrupule qui va finir pas baisser les masques après avoir donné un coup de main à ses coéquipiers. On en découvre encore plus sur lui, son passé, ce qu’il a traversé. Son passage chez un psy m’a mis la puce à l’oreille, c’est subtile et il faudra lire entre les lignes. Ne désirant pas gâcher l’intrigue, je m’arrêterai là mais on pourrait en faire des pages et des pages sur ce personnage. Valenti s’est remise en couple avec son ex-mari, Xavier, M. le Procureur aux longs bras. Elle va devoir faire avec lui, ou contre lui, parfois.
Dans leur quête, on trouvera bien d’autres personnalités intéressantes, curieuses ou loufoques. On notera Djalal, dealer aidant Kovak, Tsarong, chef des Dragons noirs, un groupe de combat de béhourd, Smolenko, un bulldozer de leur équipe, Eric, un chauffeur privé avec option assassinat, Lauren Kovak, mère de Christian qui va jouer un rôle majeur, Hantz, prostitué et toxico du Quartier rouge. Et qui est Maxime-Honoré Balfour, cette sorte d’ermite qui aider Christian à retrouver le Grand Maître de la Memento Mori, Bogdan Marùk ? Vous n’êtes pas au bout de vos surprises…
Plus la trilogie avance et plus Patrick Bauwen a augmenté sa zone de confort. Dans L’heure du Diable, on débute à Paris, puis Saint-Prix avant de prendre la route du ch’Nord direction Berck ! Pour terminer, un bref arrêt à Prague et Amsterdam. L’auteur de perd pas de temps en dissertant infiniment sur la description des décors. C’est sobre, simple, assez fourni pour nous emmener avec lui là où il le veut.
Sans surprise, Patrick Bauwen a gardé son style d’écriture : à la première lorsque Kovak est le narrateur ou à la troisième avec un narrateur libre.
Dans la trame, je n’ai pas revu cette intensité galopante comme dans Le jour du Chien. Toutefois, les événements s’enchaînent rapidement après la découverte d’un premier corps bien amoché ; une femme noyée puis jetée devant un RER qui la coupe en deux avant de traîner une moitié sur des kilomètres. Puis Kovak reçoit un étrange appel via ses consultations en ligne : son père ne serait pas mort dans un accident… Et son passé refait surface avec de nombreuses interrogations. La machine infernale est lancée et on se dirige vers le Béhourd, un art de combat du Moyen-Âge. Les Memento Mori, confrérie universitaire d’élite, reviennent aussi et on comprend enfin leur rôle. A travers ses diverses trames, on suit le Chien, ses pensées, ses déboires, son stress grandissant et ses agissements méticuleux.
Du côté des émotions, j’ai passé de sacrés bons moments avec ces divers fils rouges et ces personnages attachants. L’avidité de la lecture et du savoir a opéré sans forcer. Il y a un peu moins de violence, mais une nette augmentation de souffrance tant psychologique que physique. Finalement, la trilogie accouche d’un soupçon de nostalgie. Oui, oui, je vous assure, ça ferait presque couler une larmichette !
Et dire que je n’avais pas remarqué ce cher Patrick Bauwen auparavant ! Quel drame, quel crime de lèse-majesté ! Il ne fait pas l’ombre d’un doute qu’il fait partie des meilleurs auteurs de thrillers en France. Pour les amateurs du genre, cette pépite de trilogie étalée sur 1’500 pages vaut vraiment la peine. Osez goûter au Chien et vous serez irrémédiablement happer dans une aventure rocambolesque.