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L’Enfant Etoile, K. Engberg

L'enfant étoile, K. Engberg

L’Enfant Etoile, de Katrine Engberg (DK), Fleuve noir, 2021

Synopsis :

En plein centre-ville de Copenhague, une jeune étudiante est retrouvée dans son appartement sauvagement assassinée, le visage marqué par d’étranges entailles. L’inspecteur Jeppe Korner et son équipière Annette Werner, chargés de l’affaire, découvrent rapidement que le passé de la victime contient de lourds secrets. Quant à la propriétaire de l’immeuble et également voisine, Esther, elle est en train d’écrire un roman qui relate dans les moindres détails le déroulement du meurtre.

Simple coïncidence ou plan machiavélique ?

Commence alors pour Jeppe et Annette une plongée au cœur d’une ville dans laquelle les apparences sont mortelles.

Avis : 3/5

Personnages : 4/5
Décors : 4/5
Trame : 2/5
Emotion : 2/5
Globale : 3/5

Si la grande Camilla Läckberg a dressé des louanges de ce roman, il devait bien y avoir une raison autre que marketing, non ? La Reine du polar suédois n’a dû poser que 4 mots pour m’attirer : « Quel fantastique premier roman ! » Pourtant, après lecture, mon ressenti diverge d’elle.

Je me suis rapidement pris d’affection pour les deux inspecteurs principaux, Jeppe et Anette, un duo parfaitement complémentaire qui se supporte miraculeusement. Jeppe est en plein deuil affectif, il dort mal, mange peu et mal, a souvent mal. Anette est fonceuse, ne mâche pas ses mots et déborde d’énergie. Leur viennent en aide d’autres inspecteurs, donc Larsen, jeune premier de classe trop sûr de lui, Saidani, une introvertie adepte des technologie. J’ai préféré ne pas relever toute l’équipe, car vraiment, ils sont aussi nombreux que cela doit être dans la réalité.
A contrario, le personnage d’Esther, la propriétaire, m’a fâché. Retraitée, alcoolique, qui cache des éléments capitaux et qui défie un psychopathe. Son ami Kristoffer m’a tout autant laissé de marbre, tout comme la première victime et ses antécédents. Le dernier qui m’a marqué, c’est Kingo. Kingo, c’est le sexiste, l’artiste auto-proclamé avec des relations, un Monsieur Je-Sais-Tout, un prédateur sexuel, etc. Il coche exactement toutes les cases des profils sur lesquels on aurait envie de cracher.
Les divers acteurs sont un point fort de L’Enfant Etoile.

Il en va de même pour les décors. Le tout se déroule durant quelques jours en août au Danemark, le plus souvent à Copenhague. Il faut sans doute être du pays pour arriver à être si précis dans les descriptions et autant pointilleux dans les observations sociologiques. Bien des fois, on peut s’imaginer Katrine Engberg s’être installée sur la terrasse d’un café et prendre des notes de tout ce qui l’entourait. Cette subtile touche donne du relief au roman, les fresques rapportées par l’auteure nous permettent d’y plonger, d’y vivre et d’y évoluer sans effort.

Là où L’Enfant Etoile m’a perdu, c’est bien dans sa trame. C’est lent, voire très lent. Des incohérences dans l’enquête principale, un tirage excessif de cheveux dans la problématique, des histoires familiales bien étranges et des relations amicales loufoques. Je n’ai pas aperçu une construction piégeuse, par contre, les pavés sont tombés dans la mare un par un, ici et là. Cet aspect m’a rendu circonspect, confus, dubitatif. Il y avait de quoi réaliser un roman juste énorme et puis ça fait pshit, un pétard mouillé ! 

Des personnages qui énervent à gagner du temps, de très bons dialogues et d’autres sans queue ni tête, un brin d’humour et un panier rempli d’ennui. Au niveau émotionnel, je définirais ce livre de cette manière.

La qualité de l’écriture y est, nul doute là-dessus. Mais le fil rouge…
Peut-être attendais-je trop de Katrine Engberg. Logiquement, à force de lire des éloges sur son oeuvre, je voyais arriver une petite pépite joliment taillée. Entre le pour et le contre, L’Enfant Etoile se classe dans la moyenne.