L’ombre de la baleine, C. Grebe
L’ombre de la baleine, de Camilla Grebe (SW), Calmann-Lévy, 2019
Synopsis :
Quand des cadavres de jeunes hommes échouent sur les côtes de l’archipel de Stockholm, la jeune flic Malin et son supérieur, Manfred, sont missionnés pour résoudre ce sombre mystère. Hélas, chacun est plus vulnérable que d’habitude : Malin est très enceinte, et Manfred meurtri par le terrible accident qui a plongé sa petite fille dans le coma.
En parallèle, nous rencontrons Samuel, adolescent rebelle, dealer à mi-temps, élevé par une mère célibataire aussi stricte que dévote. Sa vie bascule quand celle-ci jette à la poubelle des échantillons de cocaïne que le baron de la drogue de Stockholm lui a confiés.
Alors que Samuel trouve une planque idéale sur la petite île de Marholmen, où il est embauché par la jolie Rachel pour devenir l’auxiliaire de vie de son fils Jonas, Malin et Manfred font fausse route. Mais toute leur enquête change de cap le jour où la mère de Samuel signale enfin sa disparition…
Une triple narration redoutable qui confirme à nouveau le talent exceptionnel de Camilla Grebe pour tisser des intrigues complexes. Fausses pistes et retournements incroyables côtoient une réflexion passionnante sur la fragilité de l’adolescence et de la filiation. Un grand cru, pour une grande dame du polar, désormais couronnée du très prestigieux Glass Key Award.
Avis : 4.4/5
Personnages : 4/5
Décors : 5/5
Trame : 5/5
Emotion : 4/5
Globale : 4/5
A force de n’entendre que du bien à son propos, j’ai tenté l’aventure avec Camilla Grebe, qu’on définit comme « la meilleure auteure de polar scandinave ». Alors, je veux bien qu’on l’apprécie fortement, mais ma chère Camilla Läckberg reste aisément à un étage supérieur. Question de goût ? Peut-être. Question de style ? Sûrement. Ceci dit, voilà mon retour après la lecture de L’ombre de la baleine.
Le roman est rédigé à la première personne à travers le prisme de trois personnages principaux. Tout d’abord, Manfred, le flic vieux, enveloppé et mal en point physiquement. Et mentalement… Avec lui, deux autres flics, Malin, enceinte, et Led’ le coureur, le dernier étant mon préféré. Les enquêteurs m’ont bien plus, ils sont assez simples à discerner, aucun chichi. Les deux autres narrateurs sont Samuel, un ado paumé qui se retrouve en mauvaise compagnie et Pernilla, sa mère, qui connaît mieux Jésus que son propre fils. Si la mère m’a tapé sur les nerfs, son rejeton m’a fait sortir de mes gonds tant il est parfois stupide ; ou malchanceux. Mention spéciale à Rachel, personne attachante, chez qui Samuel trouve un boulot afin de fuire Igor, le baron de la drogue.
Les décors sont magnifiques, on s’y projette volontiers et le tout est décrit avec la plume de la délicatesse féminine. Cela concerne surtout les paysages, mais il ne faut surtout, mais alors surtout pas mettre de côté le reste !
J’ai été agréablement surpris par la trame du roman qui m’a baladé du début à la fin. On croit tenir le bout bon, puis non, enfin presque, quoique, serait-ce possible ? non, quand même pas, etc. Si le scénario défile lentement, on peut trouver cela navrant, ou alors excitant pour d’autres. C’est typiquement scandinave, on y adhère ou pas.
D’où justement un manque d’émotion par moment car il ne se passe rien ou pas grand chose. L’enquête n’étant pas l’aspect primordial de ce roman, la platitude de plusieurs chapitres peut user. Sinon, bien entendu, on ressort de ce bouquin éberlué, secoué par cette fatalité. On retrouve également de la colère, un profond dégoût, un brin de sentimentalisme et un peu d’impatience quand l’affaire s’accélère.
Finalement, j’ai vraiment adoré ce livre, une très belle première rencontre. Il ne fait pas de doute que j’oserais retenter cette auteure sans trop d’hésitation. Son style est assez incomparable, donc il mérite le détour.

Et tu embrasseras mes larmes, F. Hana

Nous deux à l'infini, F. Hana
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