L’homme de Lewis, P. May

pmay lewis

L’homme de Lewis, de Peter May (SCO), Editions Actes Sud, 2011

Synopsis : 

En rupture de ban avec son passé, Fin Macleod retourne sur son île natale de Lewis. La mort tragique de son jeune fils a pulvérisé son mariage. Impuissant et résigné, il a quitté la police. La lande balayée par les vents, la fureur de l’océan qui s’abat sur le rivage, les voix gaéliques des ancêtres qui s’élèvent en un chant tribal : il pense pouvoir retrouver ici un sens à sa vie. Mais, Fin à peine arrivé, on découvre le cadavre d’un jeune homme, miraculeusement préservé par la tourbière. Les analyses ADN relient le corps à Tormod Macdonald, le père de l’amour de jeunesse de Fin, et font de lui le suspect n° 1. C’est une course contre la montre qui s’engage alors : l’inspecteur principal est attendu sur l’île pour mener l’enquête et il n’épargnera pas le vieil homme, atteint de démence sénile. Au rythme des fulgurances qui traversent l’esprit malade de Tormod, le passé ressurgit, douloureux, dramatique, et dévoile le sort que la société écossaise a réservé pendant des décennies aux «homers» : ces enfants orphelins ou abandonnés que l’Église catholique envoyait sur les îles Hébrides.

Après L’île des chasseurs d’oiseaux, on retrouve ici avec bonheur la figure d’un enquêteur indécis à la croisée des chemins, tenté de construire son avenir sur les cendres du passé. L’Écosse mystérieuse, majestueuse et sauvage est un écrin de rêve pour ces vies dans la tourmente, magistralement orchestrées par Peter May.

 

Avis : 4.4/5
Personnages : 5/5
Décors : 5/5
Trame : 4/5
Emotion : 4/5
Globale : 4/5

 

Volet No 2 de sa trilogie écossaise, L’homme de Lewis enchaîne avec une histoire meilleure que son opus précédent ; le temps de poser certaines bases

Comme à son habitude, Peter May assure à détailler les paysages idylliques ainsi que certaines scènes qu’il a dû y vivre. On sent bien qu’il a pris du temps de soigner le tableau, de lécher les contours ; un travail d’orfèvre qu’on aime ou pas, car cela peut ralentir le rythme déjà peu soutenu. Certains faits historiques viennent ponctuer le tout pour que l’on s’y immisce davantage.

Le fil d’Ariane m’a paru plus intéressant, peut-être parce que le Je de ce roman était le vieillard atteint de démence. Aussi, le chassé-croisé passé/présent est mieux négocié et la sénilité de Tormald pousse le lecteur à se poser certaines questions.

Sur cette lancée – et comme l’ont rapporté plusieurs critiques -, la troisième aventure de Fin promet de belles choses.