Les corps de verre, E.A. Sund
Les corps de verre, d’Erik Axl Sund (SW), Editions Actes sud, 2015
Collection Mélancolie noire
Synopsis :
Un peu partout en Suède, des jeunes mettent fin à leur vie.
Une vague de suicides décidément étrange : chaque fois, les procédés choisis sont déroutants, les mises en scène horriblement méticuleuses…
On charge l’inspecteur Jens Hurtig d’enquêter.
Bientôt la police découvre qu’au moment de passer à l’acte les victimes écoutaient une cassette, une mixtape unique créée pour l’occasion par un obscur musicien underground.
La durée de chaque enregistrement correspond à la date d’anniversaire de la personne à laquelle elle est destinée.
Puis c’est une série de meurtres bestiaux qui vient faire déborder les casiers de la criminelle.
Quand Hurtig finira par comprendre que ces crimes ont un lien avec les suicides, il sera peut-être déjà trop tard…
Les Corps de verre est un thriller sombre et troublant dans lequel la musique scande les impasses du désir, les souffrances de l’amour et les affres de la vengeance. À travers les parcours d’adolescents à fleur de peau, Erik Axl Sund nous donne à voir la singulière atrocité de notre monde.
Avis : 4.4/5
Personnages : 5/5
Décors : 5/5
Trame : 4/5
Emotion : 4/5
Globale : 4/5
Retour d’une nouvelle série appelée Mélancolie noire par le tandem d’auteurs écrivant sous le pseudo Erik Axl Sund. Même si j’avais abandonné leur 1ère série après Persona, j’ai osé retenté une aventure à leur côté.
Et j’avoue ne pas avoir été déçu de manière générale.
Le roman est à nouveau tantôt à la 1ère personne, tantôt à la 3ème mais l’on s’y fait vite. Au début, il y a un joli nombre de personnages ; fort heureusement, ils disparaissent petit à petit pour dégrossir leur rang et offrir une lecture plus agréable.
Le point fort pour Les corps de verre : vous avez le choix entre des personnages vraiment borderline, sombres et secrets, enfermés dans leurs pires pensées et un enquêteur qui tente de garder la tête hors de l’eau. Avouons-le tout de suite : ce n’est pas un bouquin qui recèle de joie et de bonheur mais tout l’inverse. En clair, il faut être en forme psychologiquement pour ne pas tomber dans cette ambiance plombante. D’ailleurs, jusqu’à présent, je ne pense pas avoir lu un livre plus sombre ! C’est même à se demander si Acte Sud, l’éditeur, a reçu des actions Prozac pour cette publication.
Autre point très agréable : des flashbacks en paragraphe, au milieu du texte actuel, permettant de ne pas complètement se perdre entre passé et présent.
Les auteurs ont décidé de procéder par chapitres courts, ce qui permet d’être obligé de se plonger dans l’histoire tant cela déroule vite. Cet aspect est fort plaisant parce que bien des éléments secondaires ont pu être abandonnés pour une meilleure clarté et surtout pour aller à l’essentiel.
En résumé : un très bon livre, mélancolique au possible, procurant bien des émotions (presque uniquement des négatives d’ailleurs), et une trame un peu légère pointant du doigt la folie de l’Homme.