Sótt, R. Jónasson
Sótt, de Ragnar Jónasson (IS), Editions de La Martinière, 2018
Synopsis :
Mais que se passe-t-il encore à Siglufjördur ? L’inspecteur Ari Thór n’est pas venu à bout des secrets de ce village en apparence si tranquille. Lui qui avait fini par se faire à la rudesse du climat et aux hivers trop longs se sent de nouveau pris à la gorge par un terrible sentiment de claustrophobie. La ville est mise sous quarantaine car on suspecte une épidémie de fièvre hémorragique (sótt, en islandais). Les premières victimes succombent tandis qu’un crime vieux de cinquante ans remonte à la surface… Le huis clos se referme sur les habitants de Siglufjördur.
Avis : 3.2/5
Personnages : 4/5
Décors : 5/5
Trame : 2/5
Emotion : 2/5
Globale : 3/5
Le vénérable Franck Thilliez a déclaré au sujet de ce bouquin : “Siglufjördur risque de hanter vos nuits longtemps encore…” Euh… franchement ? Ma fille a des histoires bien plus flippantes et elle va avoir trois ans ! Honnêtement, on est loin du thriller à se bouffer les ongles ou du roman qui fout les pétoches ! Mais bon, le marketing, voilà… Passons.
Me voilà de retour sur les terres d’Islande de Ragnar Jónasson ! A nouveau, une petite surprise quant à la chronologie des aventures de Ari Thór… J’avoue que ça commence vraiment à gâcher la fête !
Le bon ordre de cette série : Snjór, Nátt, Sótt et Mörk. Ne reste que Vík que je vais attaquer de ce pas pour enfin avoir terminé cette bibliographie aléatoire.
Il y a beaucoup de personnages mais ils sont assez faciles à discerner.
Côté police, on retrouve donc Ari Thór, un flic banal qui ne lâche jamais rien, et Tómas qui apparaît sporadiquement.
Il y a plusieurs intrigues dont une datant des années 50 et qui concerne Maríus et sa femme Jórunn, Gudfinna et son mari Gudmundur ainsi que leur fils Hédinn. Ce dernier étant le seul vivant encore, on devine les autres au travers de ses récits, des rapports de police ou de gens de passage.
A ma grande surprise, un personnage emblématique du précédent opus réapparaît : Ísrún, cette journaliste workaholic, téméraire et fouineuse. Pour elle, ce sont des enquêtes contemporaines qui l’attendent car un ancien ami du Premier Ministre, Snorri, vient de mourir dans des circonstances étranges. De plus, une autre affaire éclate avec l’enlèvement du petit Kjartan qui semble lié au sombre passé de son beau-père, Róbert.
Beaucoup de monde donc, presque trop, rendant les divers récits tentaculaires.
En guise de papier-peint, on a droit à Reykjavik, la capitale, Siglufjördur, petit village qu’on commence à connaître comme si l’on venait du bled, Ólafsfjördur et Hédinsfjördur, un trou où se développe l’histoire des années 50. Le tout mérite un petit voyage, de préférence au printemps ou en été d’après ce qu’on peut lire…
Le bât blesse au niveau de la trame.
Premièrement, le synopsis s’attarde sur un épidémie. Ce détail n’a aucune incidence sur le livre, un poids nul, surtout si on le compare à la période que nous avons à traverser avec le COVID-19.
Ensuite, la première enquête avance très lentement et Ari Thór ne peut qu’émettre des suppositions quant à la tournure des événements. J’ai trouvé son jeu de Cluedo bancal avec des approximations abyssales.
Pour terminer, j’ai trouvé l’affaire menée par Ísrún nettement plus intéressante, quoique trop facile. Ici, les non-dits sèment la pagaille, les langues peinent à se délier.
A mon avis, le manque de liant ne peut qu’agacer.
Malgré des chapitres relativement serrés, j’ai trouvé le rythme bien trop mou pour m’emballer. L’émotion qui m’a guidé s’appelle la curiosité, et cela s’arrête malheureusement là.
Sótt n’est pas un mauvais livre, mais ce n’est vraiment pas le meilleur de Ragnar Jónasson. J’ai donc hâte de passer au suivant pour voir s’il s’est essoufflé !