Luca, F. Thilliez
Luca, de Frank Thilliez (FR), Fleuve noir, 2019
Synopsis :
» Existe-t-il encore un jardin secret que nous ne livrions pas aux machines ? «
Partout, il y a la terreur.
Celle d’une jeune femme dans une chambre d’hôtel sordide, ventre loué à prix d’or pour couple en mal d’enfant, et qui s’évapore comme elle était arrivée.
Partout, il y a la terreur.
Celle d’un corps mutilé qui gît au fond d’une fosse creusée dans la forêt.
Partout, il y a la terreur.
Celle d’un homme qui connaît le jour et l’heure de sa mort.
Et puis il y a une lettre, comme un manifeste, et qui annonce le pire.
S’engage alors, pour l’équipe du commandant Sharko, une sinistre course contre la montre.
C’était écrit : l’enfer ne fait que commencer.
Avis : 4.8/5
Personnages : 5/5
Décors : 5/5
Trame : 4/5
Emotion : 5/5
Globale : 5/5
Luca, un roman où l’on reconnaît avec facilité la patte de Frank Thilliez. Technologie, déshumanisation, crimes, SSPT, enquête lourde et intense, transhumanisme, SM hard… Sacré boulot de l’auteur en arrière-plan.
On retrouve notre équipe du 36, Lucie et Sharko, Pascal et Nicolas, Jecko. Un nouveau brigadier-chef, en la personne tortueuse et mystérieuse d’Audra (dont j’ai percé son secret rapidement). Leur psychologie est mise à rude épreuve, ils en bavent clairement, mais pas autant que les victimes. Nos flics sont fidèles au rendez-vous, les revoir est toujours un plaisir tant leurs portraits sont léchés et minutieusement détaillés.
Les décors sont sobres, très sombres, glauques et parfois dégoûtants. Les descriptions peuvent créer des nausées, je vous préviens.
Le fil rouge se distingue en deux parties : l’Ange et le Diable. L’écriture est fluide, on avance vite (mais pas assez, quelle torture !) et il est difficile de laisser traîner ce pavé de 550 pages sur une table sans ressentir le besoin pressant d’en tourner quelques chapitres. De quoi rendre addicte ! Seul bémol : la fin que j’ai trouvée bâclée, avec des personnages qui tombent de nulle part. Ceci ne gâche en rien cette trame diabolique.
Dans Luca, Thilliez joue clairement avec nos nerfs et notre imagination. Il s’y passe des choses qui dépassent largement l’entendement, le politiquement correct et qui violent des codes éthiques sans ciller. Des scènes dépeintes en détails donnent froid dans le dos. Emotionnellement, on termine Luca sur les rotules, rincé par tant de contradictions.
Vivement le prochain Thilliez s’il est de cette trempe. Un roman excellent qui pose bien des questions entre le réel et le virtuel, les limites entre l’humain et la machine, entre le Big Data et la sphère privée.

Succion, Y. Sigurdardottir

On comptera les étoiles, F. Hana
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