Surface, O. Norek
Surface, de Olivier Norek (FR), Michel Lafon, 2019
Synopsis :
Ici, personne ne veut plus de cette Capitaine de police.
Là-bas, personne ne veut de son enquête.
Avis : 5/5
Personnages : 5/5
Décors : 5/5
Trame : 5/5
Emotion : 5/5
Globale : 5/5
Lorsque j’ai su que Maître Norek allait publier « Surface » le 4 avril, j’ai compté les jours. Oh comme ce fut long !!! J’avais dévoré ses autres livres avec une rare avidité et j’avais envie que mon admiration pour cet ancien flic de la PJ du 93 devenu écrivain se poursuive. D’emblée, je peux vous dire qu’Olivier Norek fait désormais partie de mon top 5, voire top 3 !
La première partie traite de Noémie, une flic à la gueule cassée suite à une intervention. Norek, qui possède l’expérience du terrain, décrit avec minutie son parcours du combattant, elle qui a subi une grave intervention. On rentre dans sa psyché, elle ne peut même plus se voir dans le miroir et même son mec ne peut pas faire face. Et c’est ainsi qu’au 36, elle n’est plus la bienvenue, car elle y exhiberait ses blessures de guerre, faisant craindre à ses collègues le même sort. Si elle avait déjà un certain caractère, cette expérience la rendra encore davantage épineuse. Mais on l’aime, la Capitaine Chastain. On aime son parler, son sens de l’analyse, son intelligence, le fait qu’elle n’ait pas toujours raison, son courage de se rendre dans un village paumé et tranquille pour se retaper une santé. Et c’est dans cette seconde partie qu’apparaissent au gré des pages les autres personnages. Son équipe demeure sympathique, quoiqu’un peu loufoque parfois pour Milk et Bousquet. Les autochtones sont ancrés ici depuis longtemps, avec leurs secrets et leurs cadavres dans le placard… ou ailleurs. On y trouve une folle, un taciturne, un alcoolo notoire, etc. Norek n’use pas des clichés car les personnes tournent ceci en autodérision.
Si la première partie se déroule à Paris, l’essentiel est dans l’Aveyron, autour de six communes. Les lieux sont très bien définis et l’on peut s’y projeter avec beaucoup de facilité. Si vous aimez les barrages, vous risquez d’en changer votre perception assez abruptement.
Et voici le coeur de l’intrigue qui, je dois l’avouer, m’a passionné ! A la surface du lac artificiel, un fût fait son apparition ; un corps d’enfant à l’intérieur. Y a-t-il un lien avec la disparition de trois enfants voilà vingt-cinq ans ? A l’époque, un employé saisonnier du maire avait justement diparu en même temps qu’eux. Des langues se délient, d’autres se menacent, d’autres corps resurgissent. De faux-semblants en mensonges, la Capitaine Chastain devra rabattre les cartes les unes après les autres et avec grande précaution car les fantômes du passé n’aiment pas être dérangés. Entre temps, elle doit faire face à son trauma, son ex et un séduisant plongeur de la fluviale. La trame ne peut qu’être réalisée par un ancien flic tant le déroulé est impeccable, et sans être ennuyant une seule seconde.
Une enquête palpitante, un bon rythme avec des chapitres courts, un brin de dégoût parfois et même un brin d’humour. Les ingrédient sont parfaitement dosés et maîtrisés, de quoi tenir le lecteur en haleine.
La magie, avec Olivier Norek, c’est sa faculté à ne pas se répéter, que ce soit dans son genre ou dans son univers. Il sait rendre ses romans vivants et diablement intéressants. Quel plaisir de le lire !!! Cinq romans de sa part, et cinq coups de coeur personnellement. Longue vie au Roi !

Tout ce qui compte, C. Lebreton
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