
La part de l’autre, E.E. Schmitt
La part de l’autre, d’Eric-Emmanuel Schmitt (Fr), Albin Michel, 2003
Synopsis :
Un postulat de départ, innovant, intéressant. Que ce serait-il passé si Hitler avait été reçu à l’école des Beaux-Arts de Vienne ce 8 octobre 1918 ? La face du monde aurait-elle été changée, s’il avait pu réaliser ses ambitions artistiques ?
Ici sont traitées en parallèle les deux vies. Celle d’Hitler et celle d’Adoph H., nouvel élève de l’Académie des Beaux-Arts de Vienne, de ce fameux 8 octobre jusqu’à leur mort.
Avis : 4.4/5
Personnages : 4/5
Décors : 5/5
Trame : 4/5
Emotion : 5/5
Globale : 4/5
Comment et pourquoi j’ai choisi de tenter cette lecture ? Aucune idée. Si, peut-être. Déjà, la couverture attire l’attention avec ces demis portraits d’un type que tout le monde connaît. Ensuite, un synopsis intriguant, avec un curseur se déplaçant sur la théorie du chaos. Opération réussie ?
Chaque paragraphe a son rôle principal : d’un côté Adolph H., admis aux Beaux-Arts ; de l’autre la biographie de Hitler. Impossible de juger le second, on l’a lu et relu, étudié et décortiqué. Le premier est tout son contraire. On aurait aimé que l’Histoire le prenne lui, plutôt que le monstre. Adolph H. a réglé ses problèmes liés à son enfance, aime l’art, déteste la guerre et use son temps à peindre et à aimer. Avec deux acolytes, il grandit dans la peinture, le sexe et la recherche d’un tout. Très attachant. L’arrivée parfois soudaine de plusieurs figures ne me semblaient toutefois pas utile.
Eric-Emmanuel Schmitt a su décrire à merveille les décors d’autrefois, l’urbanisme du début et milieu du XXème siècle, les champs de guerres perforés de tranchées, etc.
J’ai trouvé le fil rouge d’Adolph H. long, parfois décousu. Heureusement, les passages à l’autre personnage redonnaient alors du rythme.
Si l’on est un tant soit peu sensible, on y trouve son lot d’émotions divers et variés. Surtout variés ! Passer d’un simple artiste à l’affreux dictateur a de quoi décontenancer tout lecteur, même les plus avertis détecteront un brusque changement, des montagnes russes, le binaire, le bien vers le mal, le blanc vers le noir.
L’exercice donne un roman très audacieux qui mérite toute notre attention et permet de se questionner. Le journal de bord de l’auteur, en fin de livre, permet également de s’immiscer dans sa tête. Petit bonus donc !

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