Comme des rats morts, B. Totth
Comme des rats morts, de Benedek Totth (HU), Actes sud, 2017
Synopsis :
Ils fréquentent le même lycée et partagent les mêmes passions : la natation, le sexe, la drogue, les jeux vidéo. Quand ils ne sont pas à la piscine en train de s’entraîner, ils picolent, fument joint sur joint, jouent à GTA, matent des pornos et cherchent à se faire sucer par les filles. Le problème des ados, c’est que ça s’emmerde vite, et des ados qui s’emmerdent, c’est jamais très loin de faire une connerie.
C’est ce qui s’est passé ce soir-là. Ils avaient coché toutes les cases : une voiture « empruntée », l’aiguille dans le rouge au compteur, les pupilles bien dilatées. Résultat : un mort.
À partir de là, tout s’enchaîne.
Portrait désespérant de justesse des ados d’aujourd’hui, Comme des rats morts est un roman noir sombre et brillantissime.
Une sorte de Trainspotting à la piscine.
Un choc.
Avis : 3.4/5
Personnages : 5/5
Décors : 5/5
Trame : 1/5
Emotion : 2/5
Globale : 4/5
Roman très cru, sans fioritures, sans barrières, sans frontières ni censure. Le style est propre à lui-même ! Oubliez les « il ne faut pas », c’est « il faut pas ». Ici, le langage grossier est autorisé, l’argot également et le verlan fortement conseillé. Les scènes sont ce qu’elles sont ; les filles se font tourner par leur propre mec, tout le monde fornique avec tout le monde, n’importe où, n’importe quand. Si tout ceci peut choquer, je trouve plutôt qu’il donne du crédit au récit qui relate la lente décomposition d’une jeunesse perdue.
J’ai apprécié les acteurs, enfin, pas tous… On sent la tension entre les protagonistes, les peurs d’être exclu d’un groupe si malsain soit-il, la crainte d’être vu comme une poule mouillée.
Cette partie de la Hongrie demeure terne, grise, gangrénée par les petits gangs, les professeurs hargneux, la drogue à gogo, une lutte des classe permanente.
Là où j’ai perdu Benedek Totth, c’est dans son fil rouge… que je n’ai simplement pas trouvé. On suite juste un récit. Et deux chapitres avant la fin, le dénouement d’un fait dont on ne lisait presque rien. Il y a bien des chapitres en trop au milieu, et bien des chapitres manquants avant de baisser les rideaux.
Si tout est noir et malsain dans ce lire, le style vaut la peine qu’on s’y attarde.

Hors cadre, S. Ahnhem

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