Solitudes, N. Tackian
Solitudes, de Niko Tackian (FR), Calmann-Lévy, 2021
Synopsis :
Elie Martins est garde nature dans le massif du Vercors. Amnésique suite à une blessure par balle, il est reparti à zéro dans cette région encore préservée. Alors qu’une tempête de neige s’annonce, Elie se lance sur la piste d’un loup signalé par plusieurs bergers. Les empreintes ensanglantées le conduisent à un immense pin situé dans une plaine désertique. Une femme nue est pendue à ses branches, une mystérieuse inscription gravée sur sa chair. Cette découverte macabre anime immédiatement quelque chose sur la toile blanche de ses souvenirs. La victime est un message à son attention, il en est certain. ? Le lieutenant Nina Melliski est alors dépêchée sur les lieux. Elie est-il coupable ou victime ? Elle ne sait que penser, mais son instinct lui dit que les réponses se trouvent dans les souvenirs disparus de cet homme sans passé.
Avis : 3.4/5
Personnages : 3/5
Décors : 5/5
Trame : 3/5
Emotion : 3/5
Globale : 3/5
En lisant quelques chroniques par-ci par-là, Niko Tackian a crevé mon écran au point de m’attirer dans ses griffes. Avec Solitudes et son synopsis alléchant, je n’ai pas eu le temps d’hésiter que déjà, je me plongeais dans la lecture de ce thriller accouché en trois mois, en plein confinement COVID.
Le premier corps est découvert à peine le livre ouvert, on est immédiatement dans le feu de l’action. Quelques personnages apparaissent, on apprend à connaître leur passé souvent torturé. Piotr, Jacques l’aveugle, Elie, un chef mohawk et surtout la lieutenant Nina Melliski. Les indices peinent à être rassembler, le soupçon pèse sur certains autochtones, lourd comme la couche de neige qui ne cesse de tomber. Pire que tout, on se dirige bientôt vers “le Philosophe”, un tueur en série ayant sévi voilà douze ans, celui-là même dont la route a croisé celle d’Elie. Entre croyances indiennes, les “visions” d’un berger aveugle chevronné de cette région et des passés qui émergent au compte-gouttes, l’enquête avant lentement, mais sûrement.
Effet “Carte postale”
Dans Solitudes, l’auteur nous emmène dans un huis clos montagneux : le Vercors. Ce que je désire mettre en avant avec ce fameux effet “carte postale”, c’est le brio et le sens du détail qu’a utilisés Niko Tackian pour nous faire évoluer aux côtés de ses protagonistes. Il ne nous épargne rien, on se sent pris de froid, d’engelures, on transpire avec les efforts déployés par les acteurs, on tombe amoureux d’un paysage aussi magnifique qu’éprouvant, aussi enchantant que dangereux. Cet aspect a été travaillé au microscope par l’auteur et le résultat en ressort forcément d’une très grande qualité.
Une enquête complexe
J’ai passablement aimé Solitudes. Le thème abordé avec ce titre était bien propice à ce récit. On pourrait en découvrir davantage sur nous-mêmes, comme les divers acteurs enfermés eux-mêmes dans leur for intérieur. Certains twists m’ont laissé pantois, j’ai également été déçu par la fin.
Mais l’enquête n’a rien de celles qui vont du point A ou point Z en ligne droite, Niko Tackian a complexifié les tâches dévolues aux enquêteurs.
Si ce roman ne m’a pas mis en extase, il en reste que je vous conseille de vous y attarder, car il en vaut réellement la peine.
Merci à l’auteur !