Toxic games, Isla Rowley

Toxic games, I. A. Rowley

Toxic games, Isla Rowley

Toxic games, de Isla A. Rowley (FR), Edtions Addictives, 2022

 

Synopsis :

Elle est la reine du lycée. Il est nouveau et compte bien lui en faire baver !
Issue d’une famille aisée et puissante, Laria a tout de la typique reine de lycée : sûre d’elle, respectée, presque adulée. Seule ombre au tableau ? Enjel, le nouveau, rebelle aux répliques cinglantes. Un peu en retrait, il ne fait pas partie du même monde que les autres et n’a aucune envie de s’intégrer. Ce qu’il veut, en revanche, c’est faire plier Laria.
Pour quelle raison ? Parce que derrière la façade de la parfaite Prom Queen, la jeune femme dissimule bien des secrets.
Secrets que semble connaître Enjel. Ou du moins, c’est ce qu’il pense…
Entre Enjel et Laria commence alors une confrontation de plus en plus sensuelle, faite de défis et d’attirance, de haine et de passion. Au jeu des faux-semblants, qui du bad boy ou de la reine du lycée sortira vainqueur ? 

 

Avis : 4.4/5

Personnages : 4/5
Décors : 5/5
Trame : 4/5
Emotion : 5/5
Globale : 4/5

 

Merci aux Editions Addictives pour l’envoi de ce livre et à la Masse critique de Babelio pour m’avoir donné le droit de découvrir Isla A. Rowley ! Ce fut une belle surprise et aucun regret d’avoir opté pour ce choix. A noter qu’il était précisé « Pour public averti » et je confirme : certaines scènes sont hot ! Alors attention à votre libido.

Un classique, voire un poncif pour débuter : une nana parfaite, magnifique, de bonne famille, reine de son lycée ; la poupée de luxe que tout le monde regarde et envie. Qui la prend pour cible ? Le Bad Boy anarchiste, rebelle et semeur de chaos. Vous pensez qu’il s’agit d’After ? Perdu ! Toute ressemblance s’arrête ici et le roman prend des chemins de traverse. 

Elle, c’est Laria. Lui, c’est Enjel. Entre eux, il y a l’étincelle du différent, ce quelque chose qui trouble n’importe quelle quiétude, si profonde soit-elle. Un jeu s’installe, un pari loufoque, dangereux pour elle, bientôt pour lui. Enjel, qui semble débarquer de nulle part, en connaît un rayon sur sa victime alors qu’elle ne sait rien de lui, à part qu’il sort du lot. Ils ne se lâchent plus, deviennent rapidement une drogue réciproque. Il va l’aider à reprendre sa vie en main, à briser son masque. Ce qu’il prenait pour une mission simple se transforme en combat personnel, contre lui-même d’abord, puis contre Laria, contre son passé, pour son avenir. A trop s’y frotter, Enjel y laissera de sa personne à tout jamais.

Plus qu’une romance, pas un roman à l’eau de rose, presque un drame, ce livre se traverse aussi difficilement que la douleur qu’il imprègne au lecteur. Tout devient rapidement suffocant, les émotions positives s’estompent, cela se transforme en quelque chose de toxique, oui, de nauséabond. On passe alors de l’amour à la haine. Indéniablement.

 

Apprendre à vivre

Laria a tout pour elle, vraiment. Sous son masque hautain et rempli d’assurance se cache pourtant la vraie Laria et cette dernière, même ses meilleurs amis Fennell et Lucy ne la connaissent pas. A peine arrivé dans ce lycée pour enfants à papa bourrés de fric, Enjel la cible et la met mal à l’aise. Pourquoi ? Car il repère immédiatement la fausseté de Laria, cette joie forcée, ce sourire aussi radieux que faux, cette décontraction qu’elle s’impose pour garder la face et dominer son monde. La vie de la jeune fille est ainsi faite : les faux-semblants dominent. Si elle ne doit retenir qu’une seule leçon, c’est celle-ci !

Enjel ne souhaite qu’une chose en regardant Laria ; qu’elle se libère de ses chaînes, de cette souffrance qui la consume de l’intérieur, qu’elle ose réellement vivre malgré le « qu’en dira-t-on ». Tout commence comme un jeu, avant que les sentiments n’entrent en action, que les deux s’attirent et se repoussent, se chamaillent, apprennent à se connaître et eux-mêmes avant tout. L’apprentissage de la vie va faire suer Laria et pousser Enjel dans les cordes tant la fille est forte moralement. Bien plus qu’il n’avait songé… A l’instar des fêlures qui menacent de faire effondrer sur le couple un amour bâti sur des approximations et pseudo vérités.

 

Une romance tranchante

Si vous aimez Cendrillon, passez votre chemin. Dans Toxic games, pas de chaussure de verre et de petite poésie. Ici, c’est l’amour brute, sauvage, voire animale. Les romances pépères et prévisible vous ennuient, vous désirez un style qui sort des tranchées, très bien, Isla A. Rowley nous livre une histoire tout autre. De l’amour absolu, sans concession, sans fioritures inutiles. Un univers sombre, taiseux et traître dans lequel Laria et Enjel devront savoir s’extirper sans perdre la face. Lentement et sûrement, un passé refait surface, celui qu’ils tentent pourtant d’abattre depuis le début. Ce roman est une lutte pour la vie. Pour la survie. Pour la renaissance après l’horreur dont tant de personnes souffrent. 

Pour résumer, Toxic games ne fait pas dans la dentelle : sexe assez intense, du fric à profusion, des relations très ambiguës et un vocabulaire parfois cru. Le style d’écriture d’Isla A. Rowley est léché, teinté de métaphores bien visitées et devrait plaire à un public assez jeune, mais pas que. Merci Isla !