
Nos monstres, A. Marsons
Nos monstres, de Angela Marsons (UK), Belfond, 2021
Synopsis :
Un homme est retrouvé mort à la sortie d’un pub des Midlands, son corps lacéré de coups de couteau. Un ex-taulard, condamné pour viol. Chargée de l’affaire, l’inspectrice Kim Stone débusque rapidement la coupable : Ruth, une ancienne victime. Simple vengeance ? Sauf que quelque chose ne colle pas.
Pour comprendre les raisons de ce passage à l’acte, la policière se tourne vers Alex Thorne, une psychiatre reconnue qui suivait Ruth depuis des mois.
Dès lors, leurs chemins n’en finissent plus de se croiser. D’autres meurtres vengeurs, sauvages, d’autres assassins aux profils inattendus, avec un lien en commun : Alex Thorne.
Que se passe-t-il dans le cabinet du Dr Thorne ? Quelle thérapie propose-t-elle à ses patients ? Et pourquoi Kim se sent-elle menacée par cette psychiatre qui semble si bien la connaître ?
Avis : 3.6/5
Personnages : 3/5
Décors : 4/5
Trame : 3/5
Emotion : 5/5
Globale : 3/5
Après m’avoir tapé dans l’oeil avec son roman précédent Le pensionnat des innocentes, Angela Marsons revient sur le devant de la scène. M’a-t-elle autant ébloui que voilà trois ans ?
Dans un premier temps, c’est avec plaisir que j’ai retrouvé l’inspectrice Kim Stone, la burnée qui court-circuite les ordres et se permet bien des largeurs. Rapidement, son caractère prend le dessus et on s’en lasse vite. Pire que tout, elle a toujours raison, vise toujours juste, ressent tout en avance, etc. Un vrai cyborg de compétition, l’archétype de la superhéroïne qui donne au roman ce manque de crédibilité. Un robot comme elle finirait irrémédiablement au MI-5 ou 6.
Son bras droit, Bryant représente le binôme parfait. Chaleureux, à l’écoute de ses collègues, humain, il parvient à faire rester Kim les pieds sur terre.
Il faut dire que dans Nos monstres, ils ont un adversaire de taille : la psychiatre Alexandra Thorne. Le synopsis en dit déjà pas mal, les premiers chapitres annoncent de suite la couleur : c’est une grande malade ! Une sociopathe qui manipule à tout-va dans un but précis.
Les points communs entre Kim et Alex ne peuvent que donner de monstrueuses gerbes d’étincelles !
Pourtant, les clichés absolus m’ont perdu…
Le roman se situe exclusivement dans les West Midlands. Angela Marsons nous dépeint ces lieux riches jadis, pauvres aujourd’hui, recrachant ses autochtones dans une ambiance glauque.
Ce que le synopsis ne montre pas de la trame, c’est qu’il y a deux enquêtes : l’une sur la famille Dunn avec un cas d’inceste, l’autre qui vise des gens suivis par Alex Thorne et qui passent à l’acte. On alterne entre les affaires, la première tourne en rond avant un final décevant. La second requiert davantage d’attention grâce aux passages avec la psychiatre où l’on découvre les tréfonds de sa pensée. Le duel est acharné, tout les coups sont permis, y compris déterrer ce qu’il a de pire dans le passé. Les chapitres sont aussi nombreux que courts, donnant un excellent rythme à ce policier.
Le point fort de Nos monstres se trouve bien sûr dans les émotions. Des sujets tels que l’inceste, la pédophilie, la psychose post-partum, la schizophrénie et autres troubles mentaux ont de quoi désarçonner les lecteurs. Et il faut dire qu’Angela Marsons y a mis le paquet !
Malgré tout, ce roman ne restera pas dans les annales car ces aspects négatifs ternissent beaucoup trop le reste. Dommage, car j’attendais énormément de l’auteure.

BRI : Les formes de l'ombre, P. Deparis

L'espion français, C. Bannel
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