Un(e)Secte, M. Chattam
Un(e)Secte, de Maxime Chattam (FR), Albin Michel, 2019
Synopsis :
Et si tous les insectes du monde se mettaient soudainement à communiquer entre eux ? À s’organiser ? Nous ne survivrions pas plus de quelques jours.
Entre un crime spectaculaire et la disparition inexpliquée d’une jeune femme, les chemins du détective Atticus Gore et de la privée Kat Kordell vont s’entremêler. Et les confronter à une vérité effrayante.
Des montagnes de Los Angeles aux bas-fonds de New York, un thriller implacable et documenté qui va vous démanger.
Maxime Chattam est l’auteur d’une vingtaine de romans vendus à plusieurs millions d’exemplaires dans le monde.
Avis : 3.6/5
Personnages : 4/5
Décors : 5/5
Trame : 3/5
Emotion : 3/5
Globale : 3/5
Dernière parution de Maxime Chattam, Un(e)Secte renoue avec le style polar de l’auteur. Mission accomplie ? Oui…et non.
Le détective Gore joue très bien son rôle, très attachant, patient, nimbé d’abnégation et peu torturé. On s’y attache facilement, idem pour la privée Kat un brin plus fonceuse. Il y a énormément de personnages secondaires, certains haut en couleurs, complètement tarés, voire mégalomanes et/ou psychopathes. Chattam a dessiné une véritable fresque de notre société actuelle, avec ses excès !
N’ayant jamais posé un orteil de l’autre côté de l’Atlantique, je peux aisément m’y promener à l’aide des descriptions. Los Angeles, New York, Kansas avec la ville Made in Chattam de Carson Mills. Les décors sont bien définis, parfois anxiogènes, une nature grandiose et on voit que Chattam a bien battu le terrain afin de mieux nous y plonger. Ce travail riche et précieux embaume tous nos sens durant la lecture sans gêner le rythme.
Arrive enfin l’histoire pure, la trame de ce fameux Un(e)Secte. J’ai adoré et dévoré… le début… et la fin. On est rapidement hameçonné par les diverses enquêtes et plongé dans les idées noires de cet auteur, ce qui devait augurer un page-turner. Et pourtant, pourtant… bien des lenteurs, des tirades sans fin, peu d’actions. On piétine, on tente de renifler la suite, on attend au fil des pages, l’enchaînement se fait de façon machinale. Et vient le crescendo finale, endiablé, effréné, on se demande à quelle sauce il va nous manger et pschit ! La chute était prévisible à plein nez, rageant. Quelle déception !!!
Lorsqu’on pense à Chattam, des mots reviennent : gore, dégoût, extrême, glauque, morbide, sombre, etc. Avec Un(e)Secte, je craignais le pire et de me voir confronter à ma phobie. J’avais d’ailleurs prévenu l’auteur qui m’avait répondu, très amicalement, de préparer une boîte de Lexomil. Pas besoin, cher auteur ! J’ai plus ressenti ce roman comme un policier que comme un thriller. Certes, deux ou trois passages peuvent déstabiliser mais je m’attendais réellement à un florilège plus puissant, plus chattamesque. Là encore, j’avais sans doute trop d’attente.
Maxime Chattam possède plus d’une corde à son arc ; ça ressemble davantage à une harpe. Ses romans fantastiques m’ont tous soufflés, ses premiers thrillers également. Aussi je me demande : où est donc passé le génie qui a pondu la Trilogie du Mal, La théorie Gaïa, La promesse des ténèbres, La patience du Diable ? J’avais déjà déclaré que l’auteur s’était drôlement calmé, voire rangé dans un train-train quotidien loin de ses bases. Pourtant, je me permets de revoir mon jugement sous un autre angle : sommes-nous devenus trop gâtés par ses chefs-d’oeuvre pour en attendre mieux sinon de même qualité ? Chattam n’a-t-il pas démarré trop fort ses créations ? Telle est la question…