La dynamique du chaos, G. Gilberti
La dynamique du chaos, de Ghislain Gilberti (FR), La mécanique générale, 2018
Synopsis :
Gys, un jeune homme au passé agité, va jusqu’à l’impensable pour oublier sa séparation. Rapidement, il cède à l’ivresse nerveuse des transgressions aux côtés de ses trois amis de la » Génération Nada » : avec eux, il écumera bars et clubs de tous les excès, traquant le chaos qui lui permettra de mieux voir le monde. Il ignore qu’au loin, un train fou fonce déjà sur lui. Le monstre d’acier s’appelle Séverine.
Dynamique du Chaos fait l’effet d’un coup de tonnerre lors de sa mise en ligne sur Internet en 2007, avec plus de 100 000 téléchargements et un torrent de commentaires de lecteurs jetés à corps perdus dans cette aventure radicale. Aujourd’hui publié pour la première fois sans censure et en édition papier, ce texte sauvage raconte la chute libre d’un homme sur fond de drogues, de sexe, d’abus en tout genre et l’amour passionnel, irrationnel, d’un homme pour une femme.
Dans son art de la torsion, le virtuose Gilberti repousse les limites du soutenable par une obsession suprême inavouée : tenter de retrouver une forme originelle de pureté métaphysique et romanesque.
Avis : 5/5
Personnages : 5/5
Décors : 5/5
Trame : 5/5
Emotion : 5/5
Globale : 5/5
Découverte d’un romancier comme j’en ai rarement lu ! Waouh, mais quelle claque ! Une TGV littéraire qui passe sur vous avec ses 50 fichus wagons de marchandises pleins à craquer. Voilà la première impression. Inspiré de faits réels, Dynamique du chaos relate quatre jours autobiographiques avec une poignée de flashbacks. De toute ma vie, jamais je n’avais dévoré un livre si sincère, si politiquement incorrect, si honnête à l’extrême. Ici, un chat s’appelle un chat, on ne cherche pas midi à quatorze heures. Pour les âmes sensibles, sachez qu’il y a beaucoup de drogues variées, beaucoup de sexe avec des descriptions pimpantes et un brin de violence, tant physique que verbale. Sans hésiter, Ghislain Gilberti nous pond ici un chef-d’oeuvre à mes yeux.
Des individus, il y en a à profusion. L’essentiel tourne autour de Gys (l’auteur), Manu son coloc, Vanessa la débile bonne qu’à… bref, Céline la chaudière et Séverine, l’ex de Gys dont ce dernier n’arrive pas à faire le deuil sans se fariner de cocaïne et autres produits dans le genre. Les personnages sont authentiques, bien enveloppés par l’auteur et on les voit devant nous. Pas de fioritures ni tabous pour les décrire ; un connard est un connard, une salope est une salope.
Les décors sont sombres, glauques, encavés, puants, crasseux, parsemés de fluides corporels allant de la transpiration au sperme, en passant par le sang bourré d’héroïne et de GHB ou MDMA. Je retiens essentiellement les descriptions des lieux de fête, des endroits qu’on ne rêve pas de trop visiter.
La trame est solide et les chapitres courts invitent à les enchaîner avec leur code temporel. On sait arriver la descente aux Enfers de Gys, et on y descend avec lui, traversant ses déboires, se noyant dans ses pensées les plus loufoques, ses situations les plus folles, ses prises de coke incalculables. Plus le temps passe, plus il sombre dans les dédales d’un deuil qu’il ne peut se résoudre à commencer. Et pourtant, il le doit, ne serait-ce que pour vivre.
Dynamique du chaos ne manque pas d’émotions ! Si à des moments, on éclate de rire, on souffre à d’autres. Une certaine excitation sexuelle peut même enjoliver ce récit. Au panel des émotions, ce roman est un lexique à lui seul.
Sacré coup de coeur, ce roman n’est pas à mettre entre n’importe quelles mains mais purée, il ne laissera personne de marbre ! A lire au plus vite !