Le vieux qui voulait sauver le monde, J. Jonasson
Le vieux qui voulait sauver le monde, de Jonas Jonasson (SW), Les Presses de la Cité, 2018
Synopsis :
Après avoir séduit 1,3 million de lecteurs en France, le Vieux ne sucre toujours pas les fraises !
Tout commence au large de Bali, avec une montgolfière et quatre bouteilles de champagne. Aux côtés de Julius, son partenaire dans le crime, Allan Karlsson s’apprête à fêter son cent unième anniversaire quand… patatras ! Le ballon s’échoue en pleine mer. Voici nos deux naufragés recueillis à bord d’un vraquier nord-coréen. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, il se trouve que l’embarcation, dépêchée par Kim Jong-un, transporte clandestinement de l’uranium enrichi. Ni une ni deux, Allan se fait passer pour un spécialiste de la recherche atomique, parvient à leurrer le dictateur et s’enfuit avec une mallette au contenu explosif… un néonazi suédois à ses trousses. De Manhattan à un campement kenyan en passant par la savane de Tanzanie et l’aéroport de Copenhague, Allan et son comparse se retrouvent au cœur d’une crise diplomatique complexe, croisant sur leur route Angela Merkel, Donald Trump ou la ministre suédoise des Affaires étrangères, se liant d’amitié avec un escroc indien au nom imprononçable, un guerrier massaï, une entrepreneuse médium engagée sur le marché du cercueil personnalisé et une espionne passionnée par la culture de l’asperge.
Avis : 5/5
Personnages : 5/5
Décors : 5/5
Trame : 5/5
Emotion : 5/5
Globale : 5/5
Tout d’abord, un grand merci aux Editions Les Presses de la Cité pour m’avoir envoyé ce livre en me faisant confiance pour une critique constructive. Et bien entendu, merci au site Babelio pour la mise en relation.
Qu’en est-il donc de ce roman ? Petites précisions. Dans Le vieux qui voulait pas fêter son anniversaire, l’histoire défilait avec des flashbacks d’Allan, le centenaire, de sa naissance au présent. Couvrant donc un siècle, de nombreux personnages réels et bien connus s’entretenaient avec lui, ce qu’il relatait dans son naturel désormais légendaire. On avait un chassé croisé où il déroulait son CV très…singulier. Dans ce nouveau livre, bien entendu, impossible de répéter l’exercice pour l’auteur. Ici, les péripéties se déroulent presque toujours au présent ou alors dans un passé très très proche.
Passons à présent au gros du menu !
Ne pas mettre cinq étoiles à Jonas Jonasson et à ce cher Allan Karlsson serait vraiment un crime de lèse-majesté pouvant conduire à une peine de prison en Corée du Nord. J’ai adoré ce second opus et j’ai pris plaisir à découvrir une nouvelle aventure du duo le le plus loufoque et déjanté de la littérature scandinave actuelle.
Même s’il est plus discret dans ces 500 pages, Allan demeure le cerveau et l’instigateur de cette nouvelle aventure ubuesque. Comme le pense Mme la Chancelière Angela Merkel, je cite : « Au fond d’elle-même, elle (Angela) savait néanmoins qu’elle ne pouvait tenir Karlsson pour responsable. Il semblait juste avoir le don de se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment. Cent un ans durant. » Hé bien justement, tout part en sucette à cause d’un maudit objet : une tablette numérique (car je ne souhaite pas citer cette marque représentée par une pomme) avec une connexion à Internet ! Puis, un anniversaire, des faits douteux cumulés et c’est parti pour l’effet papillon.
Un fil conducteur : le nucléaire ! Des politiques en Special Guests : Kim Jong-un, Margot Wallström, Donald Trump, Vladimir Poutine et Angela Merkel. Mélangez le tout avec deux frères nazis financés par deux pays fort aimables qui se rappellent à la Guerre Froide, une médium ratée en pleine introspection, un massaï mué en sauveur. Comme liant, ajoutez de la mauvaise foi pure, de la bêtise humaine au niveau politique, des malentendus monstrueux et une maladresse limite maladive. On met au four avec de l’humour noir guidée par un vieillard presque sénile qui se perd en dialogues peu maitrisés et bingo ! On obtient un petit bijou.
Après cette courte analyse, j’ai presque tout dit au sujet de personnages… Mais revenons sur quelques détails ! Au-delà du pauvre dicatateur nord-coréen, du colérique et limité POTUS et des braves Wallström et Merkel, nos personnages principaux n’ont pas changé d’un pouce. Allan demeure vraiment le boulet de service, met les pieds dans les plats, ne mesure aucune de ses paroles et ce, peu importe avec qui il dialogue, et se sort des pires scénarios avec une chance inouïe ou alors un culot démesuré. De plus, ayant découvert Internet, il passe son temps à relater les faits actuels de par le monde avec ses avis au premier degré.
Son bras droit reste l’arnaqueur qu’il est depuis sa naissance, voire in utero. J’ai trouvé que Julius prenait une part plus importante dans cet opus. Sa présence sait adoucir Allan en le remettant parfois à sa place.
Une femme va se mêler à l’aventure et prendre pas mal de place également.
Jonasson a su rester sur ses principes en faisant de sa trame le point fort. Après le livre, en tenant compte des kilomètres parcourus, on observe qu’il a fallu bien des conséquences monstrueuses pour en arriver là ! Aucune redondance, toujours cette farouche volonté de surprendre le lecteur avec des péripéties dignes de la rubrique des chiens écrasés. Sans un tempo dantesque et une intrigue à couper le souffle, l’auteur arrive à emmener le lecteur à tourner les pages avec des chapitres variés en longueur.
L’émotion essentielle de ce bouquin : la joie. Ou le bonheur. Comment rester insensible à ces injections de joie et plaisir au fil des pages ? L’humour à la Jonasson pourrait, j’en suis persuadé, devenir une thérapie plus efficace que le Prozac (tant qu’il n’est pas un produit contrefait par Julius).
A nouveau, avec Le vieux qui voulait sauver le monde, Jonas Jonasson tape fort. Ce roman pourrait aisément se faire emballer avant d’être glissé sous un sapin de Noël.
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