Dura Lex, B. DeSilva

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Dura Lex, de Bruce DeSilva (USA), Actes Sud, 2018

Synopsis :

Un très jeune tueur en série, qui a sauvagement assassiné deux femmes et trois petites filles à coups de couteau de cuisine, est arrêté, en partie grâce à l’enquête du journaliste Mulligan. Mais le coupable, qui n’a que 15 ans, devrait bénéficier d’une faille dans le code pénal de Rhode Island, qui prévoit que tout délinquant juvénile, quel que soit son crime, doit être libéré à 21 ans. Pour Mulligan, le meurtrier doit rester derrière les barreaux, quitte à ce que la justice prenne quelques arrangements avec le droit. Pour son supérieur Mason, l’application stricte de la loi passe avant tout. Lorsque le meurtrier est relâché, partisans du droit et défenseurs de l’éthique se retrouvent dans le même camp : celui des proies.

Avis : 4.6/5

Personnages : 5/5
Décors : 5/5
Trame : 4/5
Emotion : 4/5
Globale : 5/5

Bruce DeSilva tape fort d’entrée avec un ce roman bien glauque et parfois insoutenable moralement. Un tueur en série mineur et sadique à souhait, des matons trempés dans des magouilles peu glorieuses mais compréhensibles, une justice impuissante du fait de son code pénal et des journalistes moins enclin à suivre le 1er amendement, voilà un cocktail bien explosif. Au milieu de Dura Lex, la question fatale : comment remettre en liberté un tueur odieux ?

Une grande force de ce roman réside dans la qualité de ses nombreux personnages. Ici, rien est laissé au hasard et l’on y trouve de tout. DeSilva a magistralement réussi à dresser les portraits de ses acteurs, ce qui est plaisant pour le lecteur.

Ne connaissant pas le Rhode Island, je ne saurais dire s’il est resté fidèle à ses autochtones, à ses rues et à ses paysages. Une chose est sûre, on peut aisément s’y faire une idée.

Même si la trame est assez basique, elle reste efficace. Le tout est mené de plusieurs points de vue, les chapitres sont courts, tout s’enchaîne avant un final très rythmé.

Là où j’ai trouvé que le côté émotionnel perdait en intensité était le côté purement procéduriel du côté juridique, un domaine qui, il est vrai, ne m’intéresse pas beaucoup. Au moins, l’auteur aura su tirer chaque ficelle de tous les aspects qu’il voulait traiter.

L’écriture de Dura Lex est à la hauteur de ce que l’on peut s’imaginer d’un romancier étant édité par Actes Sud.