ADN, Y. Sigurdardottir

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ADN, de Yrsa Sigurdardottir (IS), Actes Sud, 2018

Synopsis :
Elísa Bjarnadóttir méritait d’être punie. Elle devait payer. Mais quelle faute pouvait justifier une telle violence ? On vient de retrouver la jeune femme à son domicile, la tête entourée de gros scotch, exécutée de la façon la plus sordide. L’agonie a dû être atroce. Sa fille de sept ans a tout vu, cachée sous le lit de sa mère, mais la petite se mure dans le silence. Espérant l’en faire sortir, l’officier chargé de l’enquête se tourne alors vers une psychologue pour enfants. C’est sa seule chance de remonter jusqu’au meurtrier. Ce dernier n’a pas laissé de trace, juste une incompréhensible suite de nombres griffonnée sur les lieux du crime. Alors que les experts de la police tentent de la déchiffrer, un étudiant asocial passionné de cibi reçoit à son tour d’étranges messages sur son poste à ondes courtes. Que cherche-t-on à lui dire ? Sans le savoir, il va se retrouver mêlé à l’une des séries de meurtres les plus terrifiantes qu’ait connues l’Islande.

Avis : 4.4/5
Personnages : 5/5
Décors : 3/5
Trame : 5/5
Emotion : 4/5
Globale : 5/5

Second roman de Yrsa Sigurdardottir chez Actes Sud, et seconde très belle réussite !

A nouveau, l’auteur torture ses personnages auxquels on arrive aisément à s’identifier. Même si parfois on peut se perdre au fil des dialogues, cela reste assez fourni pour repérer celui qui à la parole. Les acteurs ne représentent pas des clichés, ils sont bien représentés et on arrive à s’y attacher.

Par rapport à son excellent dernier roman, Sigurdardottir n’a pas perdu de temps avec les décors, et c’est fort dommage. Il est en effet presque impossible de retrouver l’Islande, ce qui pourrait apporter un plus dans ce domaine d’écriture.

Si la trame est un peu lente par moments, c’est justement pour tenir le lecteur en haleine. On tourne les pages, on dresse un bilan, on émet quelques hypothèses et on se perd dans nos idées. La construction, bien qu’assez classique, a son effet et offre un final surprenant.

Loin d’un page-turner, loin également d’une boucherie sanguine, ADN reste difficile à définir en terme émotif. J’ai pu ressentir des frissons, certes, mais il manquait un je-ne-sais-quoi.

Finalement, je resterai fidèle à cet auteur qui mériterait davantage de reconnaissances et de bruits !