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Cauchemar, P. Cleave

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Cauchemar, de Paul Cleave (NZ), Sonatine, 2019

Synopsis :

Acacia Pine, États-Unis. Une petite fille, Alyssa Stone a mystérieusement disparu. Noah, un des flics du village fait irruption chez le principal suspect. Envahi par la colère, il le séquestre et le torture jusqu’à ce que l’homme lui révèle le lieu où Alyssa est captive. Noah file alors vers une vieille maison abandonnée, la ferme des Kelly, où il la retrouve enchaînée dans la cave, encore en vie. Fin de l’histoire ? Non, début de l’histoire. Dévoiler davantage la suite des événements serait criminel. Sachez seulement que ceux-ci se passent douze ans plus tard. Le jour où Alyssa est à nouveau portée disparue. Et que le cauchemar recommence.

Avis : 3.8/5

Personnages : 5/5
Décors : 5/5
Trame : 3/5
Emotion : 3/5
Globale : 3/5

J’avais, et je l’avoue honteusement, un peu oublié Paul Cleave, cet auteur néo-zélandais à l’humour noir qui avait pondu Un employé modèle, Un père idéal, NécrologieLa collection ou Un prisonnier modèle. Mes précédentes lectures m’avaient emmené à Christchurch, Nouvelle-Zélande et une fois n’est pas coutume, il a décidé cette-fois ci de nous faire découvrir une ville américaine nommée Acacia Pine où il se déroule des disparitions étranges.

Tous les personnages sont superbement bien travaillés ! J’ai adoré Noah, un flic, puis ex-flic, puis tenancier de bar qui va à l’essentiel des choses. Son ex-collègue Drew est assez intéressant, mais ce n’est rien comparé à Earl, le garagiste patient qui répare ses lampes chaque jour car des merdeux les brises à coups de tires de carabine. Le vieil Haggerty ou le Père Barrett ne restent pas moins intrigants. Un sacré cocktail pour une petite ville comme celle-là.

Il me semble que le lieu principal de l’action n’existe pas. Cependant, même sans cette donnée, les descriptions de Paul Cleave suffisent à l’imaginer et je dirais aussi que les informations sont bien assez riches ! Cela va de la forêt avoisinant aux plans d’eau, aux maison, etc.

Par rapport au déroulement, l’histoire pêche beaucoup trop. Il y a beaucoup de lenteurs, des passages longs, sans rythme et parfois inutiles. L’accélération du final est la bienvenue, quoique que limite trop tardive. Heureusement que le style demeure plaisant de bout en bout !

Il faut l’avouer sans gêne aucune, Paul Cleave est indubitablement un maître de l’humour à la Proust ou Desproges, et ça fait super plaisir ! Politiquement correct aux oubliettes, vive le premier degré froid et grinçant. On pourra facilement rire au fil des pages, être plutôt dégoûté par instant et assez curieux.

Qu’on ne s’y trompe pas, Cauchemar ne sera pas le roman de l’année, bien entendu. Pourtant, comme pour chacun de ses opus, sa plume unique jette un vent agréable au pays du polar. Toujours un plaisir de le lire, que ce soit à Christchurch ou ailleurs !