L’auteur

«Il est aussi facile de rêver un livre qu’il est difficile de le faire»

Honoré de Balzac

 

Après bon nombre de tentatives, je me décide aujourd’hui à rédiger cet article. À nouveau, je dirais qu’écrire quelque chose qui sort de mon imaginaire — du moins, en partie, parfois — demeure bien plus simple que de pondre un texte sur sa propre personne. Allez, je vais tenter de le faire court et intensif!

Né en 1983 à Billens-Hennens, j’ai rapidement été bercé par mes trois grandes soeurs dans le chef-lieu glânois, Romont. Je pense qu’elles y sont pour beaucoup dans ma relation avec les livres. Avec l’écart de nos âges, je m’intéressais à ce qu’elles étudiaient: la langue anglaise, le théâtre, la musique, les mathématiques.

Durant les classes primaires, je devais être le seul môme qui s’écriait «Ouais, une dictée, super cool». J’ai toujours aimé les cours de français. Le meilleur, c’était de finir rapidement les exercices, puis mes devoirs pour pouvoir aller se vautrer sur un pouf et prendre un des nombreux livres que les enseignants avaient disposé au «Coin lecture».

En dehors des cours, je pratiquais le football durant les récréations, dans un Club à Billens et à la maison à outrance dans le petit quartier appelé «Le Parc», place de jeux située entre Arruffens, Condémine, Perrausaz et Pierre Savoie. Ce sont mes plus belles années et le mélange de toutes les ethnies que l’on pouvait y trouver donnait un style sympa et tolérant.

Arrivé au Cycle, tout se compliqua. Malgré tout, j’y ai découvert Mary Higgins Clark et «La nuit du renard» en traînant à la bibliothèque. Pour le reste, je restais un très mauvais élève, autant en discipline qu’en application. Il n’y avait que les rédactions en Français où je m’en sortais pas trop mal. Étant donné que je faisais rarement mes devoirs, j’allais emprunter à court terme des livres chez mes soeurs. Lire ça, ça me plaisait. Les traductions en Latin passeraient bien après! Je me souviens lorsqu’en dernière année, j’ai rendu ce que je jugeais être ma meilleure rédaction. Avec mes antécédents, j’ai reçu un simple 4 qui ne m’a pas surpris et m’a consolidé dans mes idées adolescentes: la note dépendait de la tête du client, pas de la qualité. Du coup, n’ayant pas la tête du petit élève tranquille et silencieux, j’ai totalement cessé de travailler les matières.

Et puis, un bref détour par l’ECDD à Fribourg où rien ne m’intéressait. Si, la sociologie, la psychologie, mais pour le reste… Les cours de français, sans dictées, me gonflaient: étudier les textes des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles: non merci! Avoir des lectures forcées: non merci! Du coup, au lieu de lire du Baudelaire, du Zola et consorts, je lisais des romans que je jugeais peu intéressants; tant pis pour les notes. Au fond, il ne s’agissait que de notes!

J’ai enfin débuté une formation professionnelle à 20 ans. Un patron me donnait ma chance, et je pense qu’il a sauvé une âme errante par la même occasion. Cette fois-là, comme on dit au football, «j’ai mouillé le maillot» et j’ai décidé de prouver à mon maître d’apprentissage qu’il avait eu raison de miser sur moi. Au sein de l’entreprise formatrice, l’Institut Fédéral pour les hautes études en Formation Professionnelle, tout me plaisait; j’aurais pu y rester pour dormir et passer leur dire un petit bonjour pendant mes vacances me semblait obligatoire. Deux jours par semaine, je suis les cours à Bienne. La différence entre cours/travail était énorme. Heureusement, j’y ai rencontré une enseignante en français qui a su me dompter. Voyant que je lisais durant ses cours, elle m’a invité à m’intéresser à Dan Brown. Le coup de foudre fut parfait. Le grand tournant a surtout été le Travail de Maturité. Je m’y étais pris bien en avance et j’adorais faire des recherches, vérifier des faits, comparer, etc. Quelques membres du secteur Recherche & Développement de l’IFFP m’ont donné un bon coup de main en m’orientant par-ci par-là. En prime, l’un d’eux m’a demandé: «As-tu lu du Maxime Chattam?» Depuis ce jour, j’avoue, j’ai tout lu de cet auteur. Une pédagogue me voyait déambuler dans les couloirs avec sans arrêt un livre qui trônait entre mes mains, ou alors sur mon bureau au milieu d’ouvrages informatiques. Elle m’a conseillé Stieg Larsson pour goûter à la Millenium-Mania. Dur de résister, je les ai lus trois fois chacun.

Par la suite, alors que j’avais terminé mon apprentissage, je passais la grande majorité de mon temps libre à lire, à découvrir des autres auteurs, surtout des scandinaves. Et on m’a offert un coffret collector des oeuvres de Camilla Läckberg. Dedans, elle avait rédigé un fascicule A l’école du Polar. J’ai étudié ses méthodes, me suis pris au jeu, et puis Fatal Error a été pondu en très peu de temps.

Néanmoins, il m’a fallu deux ans avant d’oser tenter de l’éditer à compte d’auteur. Quelques mois après, sa suite, L’Homme au coeur mort est sorti, toujours à compte d’auteur. La question qui revient fréquemment et qui m’avait bien turlupiné à cette époque : comment signer ces ouvrages. Me mettre en avant, comme ça ? Surtout pas. Ma famille était un peu connue dans la région, pas toujours en bien ; exit pour la patronyme. Quant à ma personne… Que dire ? Je ne voulais quand même pas laisser les gens mettre en avant leurs préjugés pour refuser de lire ce que je tentais de faire. Ils verraient fatalement l’auteur de prime abord avant de voir le texte ; justement, je cherchais à faire l’inverse. Or, je voulais que ce roman apparaisse comme ayant pu être écrit par une personne quelconque, vous, ou le premier quidam, moi. Donc, j’ai pris la première lettre de mon surnom, puis celle de mon nom, et pour finir, les initiales finales de mon fils. B.M.D.S. venait de naître. Et il en restera ainsi.

Bonne lecture !

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Alors laisse les critiques t’épier avec un millier d’yeux

Et laisse leurs langues donner leurs jugements et leurs critiques
Et tu es assis juste avec nous à révéler ta vie
Continue, continue mon enfant”
.: Michelle Featherstone